mardi 15 octobre 2013

La coévolution : se reproduire à tout prix

Pour assurer leur pollinisation, les orchidées utilisent de multiples stratégies pour attirer l'insecte pollinisateur. Le souimanga, oiseau malgache, pollinise des orchidées du genre Satyrium en venant se nourrir du nectar produit par la fleur.
Stanhopea graveolens émet une forte odeur attirant des moucherons dont la présence suscite l'appétit des araignées, elles-mêmes capturées par le colibri pollinisateur. Les fourmis attirées par un nectar secrété par l'orchidée lui apportent une protection contre les insectes et autres prédateurs.
Les racines entremêlées des Gongora et le pseudo bulbe creux de Myrmecophyla tibicinis servent de nid à des fourmis. Dans cette relation à bénéfice réciproque, l'orchidée propose le gîte et le couvert aux fourmis qui réalisent la protection et la pollinisation de leur plante-hôte.

La coévolution décrit les transformations qui se produisent au cours de l’évolution entre deux espèces à la suite de leurs influences réciproques. Le phénomène de coévolution est souvent observé dans les relations entre les parasites et leurs hôtes, il s'agit de coévolution compétitive, mais il existe aussi de nombreux cas de coévolution coopérative, par exemple dans les cas d'interactions durables évoluant éventuellement vers la symbiose entre deux espèces.

Les processus coévolutifs ont été modélisés par Leigh Van Valen sous le nom de "théorie de la Reine Rouge" pour insister sur le fait que les interactions entre organismes conduisent à des courses évolutives permanentes.

Stanhopea graveolens

mercredi 9 octobre 2013

La biodiversité de Madagascar

L'isolement et les climats extrêmement variés de l’île ont donné naissance à une faune et une flore extrêmement variées. Cette biodiversité est aussi caractérisé par sa fragilité, en raison du caractère insulaire de l'évolution des ces espèces, la concurrence avec les espèces invasives est souvent favorable à ces dernières.

Les lémuriens sont endémiques à l'île depuis qu'ils y ont débarqués en provenance de l'Afrique il y a probablement 25 millions d'années. Aujourd'hui, on recense une quarantaine d'espèces. Le reste des mammifères compte une quinzaine d'espèces dont peu de prédateurs (5 espèces de petites tailles).
Madagascar abrite aussi environ 300 espèces de reptiles dont la grande majorité sont endémiques (citons la famille des caméléons répartie en trois genre sur une grande partie de l'île), 300 espèces d'amphibiens endémiques ne comptant que des grenouilles, 258 espèces d'oiseaux dont 115 sont endémiques.
Les insectes sont aussi présents en grand nombre, des centaines d'espèces sont encore à décrire.

La flore est très riche regroupant environ 12 000 espèces recensées en 180 familles. Sur 170 espèces de palmier, 165 ne sont présentes que sur l'île (par comparaison, L'Afrique ne possède qu'une soixantaine d'espèces de palmier), dont le fameux Ravenala madagascariensis, l'emblème du pays. Le Raphia revêt aussi une importance particulière pour la population : ses feuilles sont utilisées pour la construction, notamment les toits des maisons traditionnelles, et la production d'alcool de palme. Les fibres de raphia sont extrêmement solides et servent aussi à la confection, confection de paniers, chapeaux et même de meubles.
Sur les huit espèces de baobab existant au monde, six sont endémiques dont la plupart poussent sur la côte Ouest de l'île. La Famille des Orchidacées est présente à hauteur d'environ 1000 espèces dont 8 % sont endémiques, comme le genre Cymbidiella.
La famille des Apocynacées, avec la pervenche de Madagascar, Catharanthus roseus, a elle aussi une importance économique depuis qu'elle intéresse les laboratoires pharmaceutiques. On en extrait environ 90 alcaloïdes dont la vincristine et la vinblastine qui permettent le traitement des leucémies avec des résultats formidables sur les leucémies infantiles. Malheureusement, comme souvent, les laboratoires pharmaceutiques ne rétribuent pas l'état et les populations locales à hauteur des bénéfices réalisés.

Pour conclure sur l'endémisme malgache, citons un des écosystèmes particulier à l'île, les forêts épineuses de Didieracées. Ces forêts se trouvent à la pointe sud, et sont constituées d'espèces endémiques dont la plupart appartiennent à la famille des Didieracées, la majeure partie étant des Alluaudia procera.
Ces plantes se présentent sous la forme de troncs dressés d'une hauteur de 10 à 15 mètres, peut ramifiés couvert d'épines et de petites feuilles vertes durant la saison des pluies. D'autres plantes de plus petites tailles comme les Pachypodium et des Herbacées, plusieurs espèces de lémuriens dont les sifaka viennent compléter cet écosystème aussi bizarre que menacé.

Forêts épineuses de Didieracées